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ÉCONOMIE RURALE
DE LA BELGIQUE


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IV.

LES CULTURES, LE BÉTAIL ET LA PRODUCTION.


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Dans les études que jusqu’à présent nous avons consacrées à l’économie rurale de la Belgique, nous avons essayé de décrire les différentes régions qui se partagent ce pays[1]. On peut en compter six principales, dont la culture se distingue par des caractères propres, en rapport avec la constitution géologique du sol. On a vu d’abord se dérouler au bord de l’Océan, à l’abri des dunes ou des digues construites par la main de l’homme, une zone étroite, mais extrêmement fertile, formée par les relais les plus récens de la mer : c’est le pays des gras pâturages, des polders, de l’orge comme céréale et de la féverole comme plante fourragère ; cette zone comprend 100 000 hectares. — Vient ensuite la région sablonneuse, Flandre et Campine, qui occupe une étendue huit ou neuf fois plus considérable. Quoique émergée de la mer postérieurement aux dépôts argileux de la côte, elle appartient encore aux plus récentes formations de l’époque tertiaire. La stérilité naturelle du sol, l’abondance des engrais employés pour la vaincre, le peu d’étendue des exploitations, la place exceptionnelle accordée aux plantes industrielles et aux secondes récoltes y caractérisent la culture ; le seigle est la céréale dominante. — Aux sables succède l’argile fertile de la période éocène et du bassin houiller : c’est la région hes-

  1. Voyez la Revue du 1er décembre 1860, 1er juin et 1er octobre 1861.