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semblables n’a plus une orientation quelconque, mais une direction déterminée. Prenez une fleur de sauge, de muflier, de digitale, de pois, de haricot, etc., une fleur irrégulière en un mot ; elle ne saurait être partagée en deux moitiés égales que par un seul plan vertical passant par Taxe de la fleur ; c’est la symétrie bilatérale. Dans le règne animal, elle domine les trois embranchemens supérieurs : les vertébrés, les annelés et les mollusques. ; Ainsi l’homme présente la symétrie bilatérale. Le plan qui le partage en deux moitiés semblables passe par le sternum, os placé au milieu de la poitrine, et par la colonne vertébrale. Ce plan est désigné sous le nom de plan vertébro-sternal.

Dans les végétaux, qui tous sont dépourvus d’organes intérieurs, la loi de symétrie est absolue et vraie pour les parties internes comme pour les parties situées en dehors. Il n’en est pas de même chez les animaux ; évidente et vraie pour les parties extérieures et visibles, elle ne l’est pas pour les parties internes : ainsi les poumons, le cœur, l’estomac, le foie, les intestins, ne sont pas des organes symétriques et ne sont pas même symétriquement placés relativement au plan vertébro-sternal dans les cavités qui les renferment. La loi de symétrie s’applique uniquement aux organes des sens, aux membres organes du. mouvement et au système nerveux, savoir : le cerveau, la moelle épinière et tous les nerfs du sentiment et du mouvement, en d’autres termes à toutes les parties qui nous mettent en rapport avec le monde extérieur. Les organes de la vie de relation, pour m’exprimer comme les physiologistes, sont donc parfaitement symétriques ; mais ceux qui exercent des fonctions purement végétatives, tels que les poumons, le foie, la rate : , l’estomac et le canal digestif, ne le sont pas. Dans le règne animal, la règle est absolue, et quelques exceptions, comme les poissons appelés pleuronectes, dont les deux yeux sont du même, côté, ne sauraient l’infirmer.

À côté de la loi de symétrie vient se placer une autre loi, modification de la première, et que j’appellerai loi de répétition. Examinez une scolopendre, une sangsue, une chenille ; n’est-il pas évident que ces animaux sont composés d’un grand nombre de segmens ou d’anneaux qui sont tous la répétition les uns des autres ? Le premier anneau, celui de la tête et le dernier diffèrent seuls ; les autres sont identiques de forme et de structure. Dans un homard ou une écrevisse, la ressemblance est moindre, mais elle existe. On la reconnaît encore dans le corps des insectes, toujours composé de trois portions semblables : la tête, le corselet et l’abdomen. Enfin, même dans les mammifères, même dans l’homme, la loi de répétition se manifeste. En effet, si l’on suppose un plan perpendiculaire