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TROIS MINISTRES
DE L’EMPIRE ROMAIN
SOUS LES FILS DE THÉODOSE.

RUFIN, EUTROPE, STILICON

III.
STILICON.

La lutte qui depuis la mort de Théodose divisait les deux moitiés du monde romain avait été favorable à l’Occident en assurant sa tranquillité intérieure et la régence de Stilicon. L’ennemi de Rufin et d’Eutrope était devenu pour l’Italie un homme nécessaire et presque sacré. Les partis se taisaient devant lui, les intrigues de cour devant Sérène, sa femme, et Honorius semblait accepter une tutelle dont la fin d’ailleurs était proche. Pour tout dire en un mot, Stilicon régnait dans l’empire, Sérène dans le palais.


I.

Nous avons esquissé en passant quelques traits de cette femme, dont le rôle doit grandir, avec les événemens, dans le cours de nos récits[1] : l’instant est venu de la faire connaître plus complètement.

Sérène, ainsi que nous l’avons dit, était fille d’un frère aîné de Théodose, appelé Honorius, comme le futur empereur d’Occident.

  1. Voyez, dans la Revue des Deux Mondes du 1er novembre 1860, l’étude sur Rufin, voyez aussi, sur Eutrope, la Revue du 1er mars et du 1er août 1861.