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MYRTO.

Mais quel dieu est-ce donc ?

MERCURE.

Son nom est Plutus. Adieu ! (Il sort.)


SCÈNE III.
MYRTO, PLUTUS, endormi, BACTIS, qui a posé sa gerbe au fond, et qui s’approche doucement.


MYRTO, sans voir Bactis.

Un dieu ? Le dieu des richesses, ce vieillard sordide !… Cet étranger s’est moqué de moi. Mercure aime à railler, et j’ai eu tort de lui dire mon secret.

BACTIS, ému.

Ah ! Myrto !…

MYRTO, tressaillant.

Que fais-tu là ? D’où viens-tu ?

BACTIS.

Myrto !…

MYRTO, intimidée.

Qu’as-tu à me dire ?

BACTIS, éperdu.

Myrto !…

MYRTO.

Tais-toi, on vient !


SCÈNE IV.
MYRTO, BACTIS, CHRÉMYLE, CARION, PLUTUS, endormi.


MYRTO.

Ah ! venez ici, mon père ; venez et voyez le bel hôte que les dieux vous envoient.

CHRÉMYLE.

Est-ce lui enfin ? Ce doit être lui ! (voyant Plutus de près.) O Apollon ! quel est ce monstre ?

MYRTO.

Quelqu’un l’a conduit ici en me chargeant de vous dire que son nom est Plutus.

CHRÉMYLE.

Plutus, lui ? (Naïvement.) Dieux, qu’il est beau !

CARION.

Oui, barbu comme un bouc et chauve comme une citrouille !

CHRÉMYLE.

Tais-toi, rebut des humains, c’est Plutus !

CARION.

Si c’était Plutus en personne, je ne dis pas. Ses traits sont mal ébauchés, mais sa physionomie ne manque pas de charme… Pourtant je ne reconnais pas en lui la cruche d’or de mon rêve.