Cela vient-il au-devant de nos désirs ? Cela court-il après les malheureux ? Cela a moins de raisonnement que le bœuf qui laboure ! Croyez-moi, mon maître, attachez-moi ce dieu-ci avec de bonnes cordes et frappez-le de verges jusqu’à ce qu’il vous obéisse, après quoi vous le laisserez aller et devenir ce qu’il pourra.
Non ; je crains la colère des dieux qui me l’ont donné pour hôte.
Alors confiez-le-moi, et je vous réponds de lui ! Vous voyez bien qu’il est aveugle ? Je le mènerai au bord du précipice, et je le laisserai là, sans bâton, jusqu’à ce qu’il demande grâce.
C’est une idée, cela ! Va, et ne le maltraite pas trop.
Si fait, je veux le battre un peu !
Voyons, voyons ! ne me tourmentez pas. Je cède.
Vous restez avec nous ?
Puisqu’il le faut !
Alors vive la joie !
Eh bien ! nos amis…
Bactis s’occupe de les avertir. Plusieurs sont déjà chez nous.
Courons célébrer la venue d’un hôte si précieux et si rare !
Permettez, mon maître. C’est agir comme des fous que d’étaler la richesse devant tant de monde ! Prenez garde qu’à la fin du repas, quand vous aurez bu plus que de raison avec vos amis, ceux-ci ne vous enlèvent le dieu Trésor.
Quoi ! tu te laisserais enlever ?
Que veux-tu ? Je ne suis pas le dieu Mars ; je crains les coups, et j’appartiens à qui me fait violence.
Alors je vais te lier bras et jambes ?