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L'INSTRUCTION PRIMAIRE
ET LES
ENFAN DES CLASSES PAUVRES
EN ANGLETERRE

Education of pauper children. — Resolutions and heads of report, proposed by M. Senior, 1 vol. 1862.

Aucune question n’a été plus souvent agitée que celle de l’instruction primaire ; aucune ne mérite plus de l’être. Elle reste à l’étude dans tous les états civilisés, quelque soin qu’on ait mis à l’éclaircir et à la résoudre. Dans plusieurs de ces états, les mœurs sont sur ce point en avant des lois ; dans d’autres, les lois sont en avant des mœurs. L’Angleterre est dans le premier cas. la France dans le second ; chacun des deux peuples a obéi à son génie. Nos voisins ont suppléé par les formes et les moyens les plus variés aux lacunes de l’action publique, et un certain ordre s’est dégagé parmi eux du sein de prescriptions et d’attributions incohérentes. Chez nous au contraire, des cadres réguliers sont ce qui manque le moins à l’institution. La loi de 1833, que prépara et soutint comme ministre M. Guizot, et qui eut à la chambre des pairs la bonne fortune d’avoir M. Cousin pour rapporteur, est demeurée un monument que le temps consacre sans l’entamer. Les proportions et l’ordonnance en ont été calculées de manière à anticiper sur les besoins plutôt que de rester en-deçà. Il ne s’agit plus que de développer au sein des populations le goût des services que cette loi est appelée à rendre.