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L’ADMINISTRATION LOCALE
EN
FRANCE ET EN ANGLETERRE

IV.
CENTRALISATION ET LIBERTÉ.

Les communes ne sont pas ce que l’on pense pour produire ou pour défendre la liberté politique. On ne voit pas ce qu’un despote aurait à craindre des communes, les laissant maîtresses de leur pavage, de leur éclairage, de leur police, de leur voirie, etc., ni ce que son despotisme perdrait à cette tolérance. Encore moins les communes ont-elles dans leurs pauvres passions, dans leur pouvoir absolu et borné tout à la fois, ce qu’il faudrait pour créer des hommes d’état ou même simplement des citoyens. On s’est expliqué de reste là-dessus[1], et l’on n’aurait garde d’y revenir.

Nous n’en avons pas fini cependant avec ce sujet : il faut prévoir à cette heure une objection infiniment spécieuse que nous allons exposer dans toute son apparence. On va nous demander si des communes émancipées n’auraient pas au moins l’insigne mérite de borner la centralisation, c’est-à-dire d’annuler en cet état la tutelle centrale dont elles sont l’objet et tout ce que le pouvoir central obtient par là dans le pays d’insinuation ou de domination. À ce compte, le pays aurait une difficulté de moins à faire ses choix et ses volon-

  1. Voyez la Revue du 1er décembre 1862.