Page:Revue des Deux Mondes - 1863 - tome 43.djvu/678

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
SEMAINE DE NOËL 1862
DANS LE LANCASHIRE

« Un des plus beaux progrès de notre siècle, nous écrit-on, est d’avoir élevé la charité au rang d’un devoir social et d’un droit politique. » La crise douloureuse que traversent en Europe les ouvriers de l’industrie cotonnière fait pénétrer aujourd’hui cette vérité avec une irrésistible puissance dans les esprits et dans les cœurs. Devant ce navrant spectacle de la misère imméritée, chacun reconnaît le droit et veut pratiquer le devoir que la charité enseigne. Dans ce sentiment, le premier besoin qu’on éprouve, c’est d’être instruit aussi complètement que possible de la nature et de l’étendue des souffrances qu’il est nécessaire de soulager. On a senti généralement ce besoin en France, et nous avons nous-mêmes exprimé les justes réclamations qu’il inspirait à propos de la détresse de nos concitoyens, les ouvriers de la Seine-Inférieure. Nous eussions voulu que des descriptions sympathiques et abondantes nous fissent voir en traits sensibles la situation réelle de nos ouvriers en détresse. Par l’organisation de l’assistance, ceux qui viennent au secours sont associés d’une façon vivante à ceux qui souffrent. Nous eussions voulu, pour que cette association salutaire s’accomplît pleinement et soutînt l’élan de la France, que cette organisation de l’assistance nous fût révélée dans toutes ses combinaisons, dans ses actes et dans ses résultats. Combien une publicité large et continue eût été féconde, et qu’elle sera efficace lorsqu’elle nous sera enfin distribuée !