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soit avec les unions de paroisses. Plus tard, en 1841, les commissaires rendaient compte, dans un document très développé, des difficultés qu’ils avaient rencontrées dans l’accomplissement de leur mandat. L’objet à poursuivre était évidemment la fondation d’écoles extérieures et séparées. On en avait admis le principe sans en déterminer les moyens. Ni les paroisses, ni les unions de paroisses ne s’y prêtaient ; tantôt on résistait à la dépense, tantôt on se chicanait sur la répartition. Il fallait enlever tout prétexte à ces débats par des prescriptions plus précises. Un autre obstacle se rencontrait dans la volonté des parens. Comme ils tiraient de leurs enfans les uns des profits, les autres de petits services, ils se refusaient presque tous à une séparation dont le bénéfice indirect les touchait moins que les privations directes auxquelles il fallait d’abord souscrire. On en était dès lors réduit à ne compter, pour ces écoles de district, que sur les orphelins, les enfans illégitimes ou abandonnés, ou sur ceux dont les auteurs, pour un motif ou l’autre, se trouveraient déchus du droit de tutelle. Ces catégories étaient nombreuses et de tout point préférables pour un essai. Il n’y avait pas à redouter avec elles les suggestions pernicieuses ou les coupables exploitations qui prenaient naissance dans le sein même des familles. Celles-ci resteraient d’ailleurs libres de choisir entre les écoles intérieures des workhouses et les écoles extérieures de district. Quant aux constructions, on y ferait face sans trop de frais. Dans la plupart des paroisses se trouvaient des bâtimens qui, autrefois affectés au service des pauvres, étaient devenus vacans à la suite des concentrations qui s’étaient opérées. On pouvait donc avec quelque certitude prendre des mesures définitives.

De là les deux actes de 1845 et de 1848. Le premier, tout en étendant les pouvoirs des commissaires des pauvres, avait stipulé des réserves soit au sujet de la dépense, soit pour les distances à maintenir entre les écoles. Le second supprimait ces entraves comme préjudiciables aux essais, et laissait le bureau du district maître de décider quand, où et comment une école pouvait se fonder. Malgré des attributions aussi larges, l’œuvre n’en marcha pas plus rapidement, et en 1860 on ne comptait encore, en Angleterre et dans le pays de Galles, que six écoles de district recevant 2,682 élèves. C’était donc un échec, du moins quant au nombre. En revanche, tous ces échantillons d’écoles de district semblent avoir atteint leur but. Les commencemens étaient rudes, et il fallait un certain art pour s’emparer de l’attention d’élèves plus disposés à briser les bancs qu’à écouter les leçons ; mais, ce premier accès passé, le goût de l’étude arrivait, et avec lui l’application. Dans les districts du Surrey, l’amendement fut sensible dès les premiers mois et s’est maintenu