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Page:Revue des Deux Mondes - 1863 - tome 46.djvu/198

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approprier qui devinssent d’usage collectif. Ces résistances de l’esprit de corps ont pris un degré de gravité de plus quand les unions de paroisses.ont été invitées à s’associer pour fonder des écoles de district. Les unes disaient que les écoles intérieures des workhouses étaient suffisantes pour leur objet ; d’autres, en admettant l’utilité d’écoles extérieures et séparées, trouvaient la dépense trop lourde ou en contestaient la quotité. La partie élective des bureaux des pauvres était particulièrement intraitable sur ce chapitre, et comme l’exécution des projets dépendait d’un vote, il se formait invariablement une majorité contre ce surcroît de charges. De là le nombre si réduit de ces fondations. Pour conjurer les causes de cet échec, les inspecteurs du conseil privé proposent de changer en obligation ce qui n’est qu’une faculté. Les unions ne seraient plus libres d’accepter ou de repousser, suivant leur convenance, le remplacement des écoles intérieures par des écoles extérieures. La loi prendrait un caractère impératif et ordonnerait ce que maintenant elle conseille. Rien n’indique toutefois que cette modification soit prochaine, et que le parlement se montre disposé à faire cette violence aux franchises des localités,

Les écoles intérieures restent ainsi de règle pour les workhouses ; les autres modes constituent des exceptions. Si défectueuse que puisse être l’éducation dans ce casernement, encore faut-il savoir ce qu’elle est et ce qu’elle est susceptible de devenir. Depuis longtemps, il n’y a guère à ce sujet qu’une longue plainte qui des commissaires de la loi des pauvres va jusqu’à la chambre des communes. On s’accorde à dire que les bureaux des gardiens, surtout sans les districts agricoles et pour les membres qui relèvent de l’élection, apportent dans leurs fonctions plus de zèle que de lumières, et ne comprennent pas ce qu’une pareille tâche a de délicat et d’élevé. N’ouvrir les portes de leurs maisons que devant une indigence bien démontrée, rendre le paupérisme assez incommode pour qu’il ne devienne ni un calcul, ni un abri, tel est le résultat qui les préoccupe exclusivement. Vis-à-vis des adultes, cette conduite peut à la rigueur se justifier et répondre au besoin le plus immédiat ; mais vis-à-vis des enfans elle a le caractère d’une cruauté et d’une injustice. L’enfant du pauvre n’est pas responsable de l’état où il vit, il suit le sort de sa famille sans avoir ni la conscience des faits, ni la faculté de choisir. Cette distinction devrait rester présente plus qu’elle ne l’est à l’esprit des gardiens des pauvres. Autant la réserve et la sévérité sont de mise envers ceux qui sont les auteurs de leur propre déchéance, et en portent le poids tantôt avec une fierté cynique, tantôt avec une incurable apathie, autant il faudrait se montrer secourable envers des infortunés qui n’ont d’autre tort que celui de