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PÉRÉGRINUS.

Oui, surtout Max qui se moque toujours...

NANNI.

S’il allait vouloir casser les meubles!

PÉRÉGRINUS.

Non! Max est un homme raisonnable, et il n’aurait pas de motifs cette fois... Ah! pourtant vous me faites penser à quelque chose... Il y a là-haut certain jouet précieux... Oui, oui, sous prétexte de me corriger d’une manie, Max pourrait bien le détruire aussi! Je cours le chercher pour le mettre en sûreté, (Il monte l’escalier et disparait.)

NANNI.

Ah! si j’avais su que cela lui faisait de la peine, je n’aurais pas donné les clés à Fritz; mais peut-être serait-il encore temps d’empêcher M. Max de rester !

PÉRÉGRINUS, redescendant avec une grande boite.

Tenez, chère demoiselle, voilà mon trésor : où le mettons-nous?

NANNI.

Qu’est-ce que c’est donc?

PÉRÉGRINUS.

Une boîte remplie de marionnettes! Cela n’a de prix que pour moi à cause de... (Il lui remet la boite et remonte.) Permettez! il y a aussi le théâtre que j’ai posé là... (Rapportant le théâtre de marionnettes.) Je vous expliquerai...

NANNI.

Ah! vite, sous l’escalier! Voilà, je crois, M. Max! (Ils cachent la boite et au théâtre.) Et puis je vais lui dire que la chambre de là-haut est trop délabrée.

PÉRÉGRINUS.

Il n’en sera que plus obstiné, et il ne l’est pas peu. Puis il fait toujours un temps...

NANNI.

Puisqu’il demeure tout près d’ici?... Ne faites pas semblant, le voilà!


SCENE III.
PÉRÉGRINUS, NANNI, MAX.
MAX, tenant une noix qu’il examine. — Il a sa serviette pendue, par distraction, à sa boutonnière.

Tu disais donc qu’il était plus difficile de faire une montre que de casser une noix? et moi je te disais que l’un est aussi simple que l’autre; je vais te le démontrer.

PÉRÉGRINUS.

Non, non, merci ! j’aime autant te donner raison.

MAX.

Ah! la paresse! Ton ceveau ne peut plus faire le moindre effort d’attention! Quand je te le disais que tu deviendrais...