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SCÈNE VII.
NANNI, PÉRÉGRINUS la suivant avec une lumière.
NANNI, au fond.

Venez, venez, monsieur Pérégrinus! j’ai entendu M. Max entrer là-haut. Il a fait bien du bruit; mais à présent tout est tranquille, et je crois qu’il dort. (S’arrêtant devant les jouets.) Ah !...

PÉRÉGRINUS.

Qu’est-ce que cela veut dire? Est-ce que c’est vous...

NANNI, qui tient d’autres jouets dans son tablier.

Mais non! tenez, j’avais descendu tout ce qui reste de ceux que vous aviez donnés aux enfans de chez nous l’année dernière... Ils sont malheureusement bien cassés; mais en voilà de superbes, et cette belle branche pour remplacer notre arbre de Noël ! Voyez donc!

PÉRÉGRINUS.

Je n’y comprends rien, et je ne vois que Max qui ait pu apporter... Est-ce qu’il est sorti pendant que je faisais semblant d’être couché?

NANNI.

Je ne sais pas, moi! j’étais montée chez nous. Est-ce que vous croyez qu’il serait capable de...

PÉRÉGRINUS.

Eh ! mon Dieu! Max est bon, quoiqu’il affiche la dureté. Il aura vu qu’il m’avait fait de la peine, il aura voulu réparer son méfait.

NANNI.

C’est singulier!

PÉRÉGRINUS.

Enfin il faut bien que ce soit lui, puisque ce n’est ni vous, ni moi!

NANNI, qui s’est débarrassée de ses jouets, et qui, aidée de Pérégrinus, ramasse tous ceux du spectre.

Au fait nous allons toujours les ranger, n’est-ce pas?

PÉRÉGRINUS.

Et vous les emporterez demain chez vous.

NANNI.

Eh bien! et votre petit garçon, à vous, c’est donc décidé qu’il ne viendra pas?

PÉRÉGRINUS.

Si fait! l’enfant viendra, puisque...

NANNI.

Oh! alors je vais dresser l’arbre, le parer et l’arranger. J’ai justement descendu des rubans !

PÉRÉGRINUS.

Vous voulez prendre cette peine?

NANNI.

Oui, oui! j’ai tout le temps; il n’est pas dix heures.