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Là est, à notre avis, le côté faible des peintures de la coupole de Saint-Roch. À d’autres égards, elles sont véritablement méritoires. Elles attestent chez celui qui les a faites une intelligence exacte des conditions décoratives de la tâche et des conditions morales inhérentes au sujet ; elles justifient aussi bien, par les idées qu’elles traduisent, leur place dans une église, qu’elles s’approprient par le style, aux formes de l’architecture et à l’âge du monument. Nulle exagération archaïque toutefois, pas d’affectation ni de ruse pour vieillir plus que de raison le travail, pour en dissimuler la vraie date, et d’un autre côté, tout en se comportant en peintre du XIXe siècle, M. Roger a su ne pas abuser de l’hospitalité offerte à son talent. Loin de consentir à une usurpation du présent sur le passé, il s’est appliqué à établir entre l’un et l’autre une réciprocité d’influence. Moins libre ici de se donner carrière que lorsqu’il décorait la chapelle des Fonts dans l’église de Notre-Dame-de-Lorette, il n’a pas abdiqué toute indépendance pour cela, ni renoncé au droit de parler la langue de son temps dans ce milieu consacré par les souvenirs d’une autre époque.

Les scènes que représente la coupole de Saint-Roch sont au nombre de quatre, comprises chacune entre des Termes et d’autres ornemens d’architecture figurés qui, partant de l’entablement circulaire placé au-dessus des arcs et des pendentifs, divisent l’ensemble de la surface en portions égales et viennent se rattacher à une vaste rosace qui s’épanouit au centre de la coupole. Ces divers ornemens, habilement agencés par l’architecte actuel de l’église, M. Bal tard, ces entre-deux dorés et par conséquent nettement détachés des peintures qu’ils encadrent, donnent à l’aspect général une apparence rationnelle, cette signification logique dont nous avons plus haut constaté l’absence dans les travaux du même genre exécutés autrefois en Italie ou à Paris. On n’a plus ici en face de soi une image complètement isolée des lignes monumentales, une Gloire, comme celle du Val-de-Grâce, imposant à l’esprit et aux yeux l’oubli de la réalité, et substituant à celle-ci une fiction, un pur mensonge : on entrevoit bien le ciel encore, mais par échappées, sans que ce simulacre des régions éthérées envahisse partout l’architecture et en supprime la fonction. Les divisions qui partagent la coupole en compartimens formant chacun un tout, une composition distincte, suffisent pour impliquer une idée de stabilité, en même temps qu’elles avertissent le regard et le conduisent d’un point à un autre, sans le laisser incertain et comme éperdu devant l’étendue de l’ensemble ou la multiplicité des détails.

Séparés conformément aux lois de la symétrie et aux caractères mêmes de la construction, ces quatre compartimens ne s’en relient