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renommés de l’ancienne marine, ils ont eu pour témoins de ce qu’ils ont fait les trois ou quatre mille hommes embarqués sur la division d’essais et les cent cinquante officiers qui les commandaient ; il n’y a plus de mystère. L’administration supérieure ne nous fera sans doute pas plus que par le passé confidence des rapports qui lui seront adressés à cette occasion ; mais elle ne peut pas prétendre à tenir secrets des résultats qui se sont accomplis sous les yeux de milliers de spectateurs qu’une légitime curiosité interroge aujourd’hui avec empressement. Beaucoup de choses sont en effet tombées dès maintenant dans le domaine public, et c’est en ajoutant à ce qui a déjà été révélé tout ce que nous avons pu recueillir que nous allons étudier à notre tour cette intéressante campagne et essayer de faire ressortir les principaux enseignemens qu’elle nous a donnés. L’amour-propre national n’aura pas à en souffrir, les espérances que l’on avait fondées sur la flotte cuirassée ont été dépassées plutôt encore que confirmées, les officiers qui lui avaient donné leur confiance n’auront rien à regretter.


I

La composition de la commission que le ministre avait nommée pour diriger et surveiller cette grande expérience donnait toutes les garanties que les études seraient conduites avec zèle et avec activité, avec lumière et impartialité, car si parmi les noms que nous allons citer il en est que l’on doit regarder comme intéressés personnellement aux succès des navires cuirassés, il en est d’autres aussi que l’on peut considérer comme n’étant pas ceux de partisans fanatiques des nouveaux types de navires. Cette commission se composait de M. le vice-amiral Charles Penaud, président du conseil des travaux au ministère de la marine, président aussi de la commission et commandant de la division d’essais, de M. Dupuy de Lôme, conseiller d’état, directeur du matériel de la flotte, de M. le contre-amiral Labrousse, de MM. les capitaines de vaisseau Bourgois, Chevalier, Lefèvre, de MM. Mariel et de Robert, ingénieurs des constructions navales de première classe. Le nombre des commissaires était ainsi égal à celui des bâtimens de la division, il y en avait toujours un sur chaque bord, et tous ils sont passés sur chacun des navires, afin de pouvoir étudier tous les types, faire toutes les comparaisons, être mieux en état de se placer au point de vue de l’ensemble, contrôler les calculs et les procès-verbaux, les travaux et les observations qui se faisaient particulièrement sur chaque navire par les soins de son état-major.

Afin d’avoir dans le matériel même des moyens : de contrôle et de