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LES
ANCETRES DES EUROPEENS
D'APRES LA SCIENCE MODERNE

I. Les Origines indo-européennes ou les Aryas primitifs, essai de paléontologie linguistique, par M. Adolphe Pictet ; 2 vol. grand in-8o, première partie, 1859 ; deuxième partie, 1863 ; Paris et Genève, chez J. Cherbuliez. — II. Érân, par M. Spiegel, Berlin 1863. — III. Essai sur le Véda, par M. Emile Burnouf, Paris 1863, etc.


La ville de Genève se glorifie d’avoir produit un grand nombre d’hommes distingués dans les sciences et dans les, arts, et il est de fait qu’on trouverait difficilement un coin de terre plus riche en savans et en écrivains illustres que celui qui a vu naître Casaubon et Rousseau, Charles Bonnet et Necker, Deluc et Sismondi, les deux de Saussure et les deux de Candolle, de La Rive le grand physicien, Töpffer le doux et charmant humoriste, et tant d’autres qu’on pourrait citer encore. La France ne se rend pas toujours un compte bien exact de l’influence qu’exerce à côté d’elle en Europe, du moins dans le monde qui pensé, ce petit pays qui s’appelle la Suisse française, qui par le sa langue, lit ses auteurs, jouit d’une liberté absolue, et dont les productions scientifiques et littéraires circulent partout à côté des siennes. Qui pourrait calculer jusqu’à quel point Mme de Staël et le cénacle qu’elle présidait ont obscurci en Europe le soleil d’Austerlitz ?

C’est encore à une plume genevoise qu’est due l’œuvre de long et profond labeur sur laquelle nous voudrions en ce moment appeler l’attention. À Genève, comme en tout grand centre d’études, les esprits