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réuni 13 voix. Le ministère Arrazola est tombé pour avoir paru avoir trop d’affinité avec ce semi-absolutisme, qui se cache sous le nom de parti modéré historique. Le général Narvaez s’est rendu peut-être impossible pour avoir plaidé dans le sénat la cause de la réforme constitutionnelle avec toutes ses conséquences. La moralité de tout cela, c’est qu’il faudrait conduire hardiment l’Espagne dans une voie nouvelle. Les premières déclarations du cabinet de M. Mon devant les chambres ont été toutes libérales, et plus il sera sincèrement et résolument libéral, plus il aura sans doute de force dans les chambres d’abord, dans le pays ensuite, si la situation anormale des partis faisait une nécessité de la dissolution du congrès. Des hommes comme M. Mon, M. Pacheco, M. Canovas del Castillo, sont faits pour ne pas reculer devant cette politique, où il semble y avoir de la hardiesse et où il n’y a que de la prévoyance. e. forcade.



LES ASSOCIATIONS ANTI-DOUANIÈRES EN BELGIQUE

Dans ces dernières années, la Belgique a été le théâtre d’un mouvement économique remarquable, et qui, après avoir semblé n’offrir qu’un intérêt purement local, en est venu peu à peu à se manifester au dehors. Il mérite en effet de fixer l’attention des pays voisins. Fondée il y a sept ans, en 1856, l’association douanière belge, qui ne s’était proposé d’abord que la réforme des tarifs protecteurs, devint en 1863 une association internationale pour la suppression des douanes, et, dans les récens congrès de Bruxelles et de Gand, qui avaient réuni des hommes distingués de tous les pays, réussit à faire publiquement discuter les graves questions soulevées par son programme. Ce programme, conçu dans un esprit sincèrement libéral, se recommande à l’étude moins encore peut-être par le but que par les moyens employés pour l’atteindre. Montrer ce qu’il est possible de faire en se servant des armes pacifiques et puissantes de la libre discussion, de l’association, quand on sait les manier avec fermeté et prudence, ce ne sera point sans doute remplir une tâche inutile dans notre pays, où l’on a pu voir, au début même de cette année, la politique commerciale de la France donner lieu à de si vifs débats au sein du corps législatif.

Chez nous, les doctrines protectionnistes sont loin d’être abandonnées, et nos industriels se montrent plus disposés à combattre les réformes libérales qu’à les défendre. La Belgique présente un spectacle tout contraire. Aussi protectionniste d’abord que la France, ce pays en est venu à réclamer le libre échange absolu. Ce n’est plus seulement pour une réduction de droits, c’est pour la suppression radicale de la douane que les chambres de commerce se prononcent presque à l’unanimité. Comment s’est produite