Une histoire de l’état pontifical depuis son premier contact avec la révolution française ne serait guère autre chose que la description de cette crise prolongée et profonde qui, dissolvant peu à peu l’institution mixte de la papauté et la dépouillant de son élément politique, semble toucher aujourd’hui à sa terminaison. Cette histoire de près de soixante-dix années se partagerait en deux périodes bien distinctes : la première, commençant au traité de Tolentino, qui enleva au saint-siège les trois légations, et finissant à la restauration de 1814, qui les lui rendit ; la seconde, se continuant jusqu’au moment où nous sommes. Pendant la première, la révolution vient du dehors, violente et impopulaire ; après les légations, elle emporte le reste, et deux fois renverse le trône pontifical ; elle ne discute pas, elle devance ou remplace les idées par la force, et disparaît sans avoir rien fondé, car la force à elle seule ne fonde rien. Pendant la seconde, le mouvement recommence, mais du dedans, non plus par la force, mais par l’esprit ; ce sont les germes laissés par la France qui repoussent sous la chaleur du génie italien. La révolution, plus réfléchie, reprend son œuvre par
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Apparence
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LA
PAPAUTE MODERNE
D'APRES LES CARDINAUX CHIARAMONTI, PACCA ET CONSALVI
:I. Mémoires du cardinal Consalvi, traduit par M. Crétineau-Joly. II. Oinilia del cittadina cardinale Chiaramonti, vescovo d’Imola (Imola 1797). III. Mémoires du cardinal Pacca.