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L’intérêt annuel de cette dette s’élève aux chiffres suivans :


Intérêt payable en espèces 348,194,643 fr.
Intérêt payable en monnaie légale 324,855,276
Total 673,049,919 fr.

Bien que la guerre soit terminée, on ne peut d’une manière certaine évaluer tout ce qu’elle aura coûté, et le gouvernement devra sans doute acquitter de nombreuses dépenses qui ne sont pas encore portées sur le grand-livre de sa dette. Cependant on peut fixer sans crainte une somme de 3 milliards de dollars (16 milliards 200 millions de francs) comme une limite extrême qui ne sera pas dépassée. Le taux de l’intérêt sur les obligations dont le revenu est payable en or est de 5 et 6 pour 100 ; celui des bons du trésor et des autres dettes payables en greenbacks varie de 5 à 7, plus 3 dixièmes, pour 100 ; le taux moyen de toute la dette publique ne dépasse pas 4, plus 7 dixièmes, pour 100, vu la quantité considérable de papier-monnaie sans intérêt émis par le gouvernement. Toutefois, ces billets devant être tôt ou tard retirés de la circulation et remplacés probablement par des obligations portant intérêt, il sera prudent d’évaluer, avec le docteur Elder, à 5 et demi pour 100 le taux moyen de l’intérêt pour la dette des États-Unis, telle qu’elle sera définitivement constituée. La dette totale portant intérêt est aujourd’hui de 11,672,587,150 francs ; admettons qu’en 1866 elle soit de 13 milliards et demi, l’intérêt s’élèverait alors à 742,500,000 francs ; il serait en 1867 de 891 millions, si l’ensemble de la dette montait à cette époque au chiffre de 16 milliards 200 millions. Telles sont les charges que le gouvernement des États-Unis peut avoir à supporter dans un avenir prochain. Est-il en mesure de payer régulièrement tous les intérêts à l’échéance et de réduire en même temps le capital ? Il sera aisé de répondre à ces questions.

Le chiffre total de la population et la valeur de toutes les propriétés mobilières et immobilières sont établis avec le plus grand soin au début de chaque période décennale par les employés chargés du recensement (census). Ces opérations embrassent non-seulement tous les faits statistiques qui ont rapport aux habitans, elles indiquent aussi la nature, l’étendue, la valeur de toutes les propriétés ; elles énumèrent tous les produits de l’agriculture, des fabriques, des mines et carrières, du commerce, des pêcheries, des forêts, etc. On cherche à réunir toutes les données propres à jeter quelque jour sur la condition présente et les progrès du pays en général et de chaque groupe de population en particulier. Pour faciliter tout ce travail statistique, on partage le territoire en un grand nombre de districts peu étendus, que des milliers de personnes in-