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Page:Revue des Deux Mondes - 1865 - tome 59.djvu/1039

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Chaque fois que son aile sombre
Battait le vaste azur terni,
Tous les groupes d’astres de l’ombre
S’effarouchaient dans l’infini.

Moi, sans quitter la plate-longe,
Sans le lâcher, je lui montrais
Le pré charmant, couleur de songe,
Où le vers rit sous l’antre frais.

Je lui montrais le champ, l’ombrage,
Les gazons par juin attiédis;
Je lui montrais le pâturage
Que nous appelons paradis.

— Que fais-tu là? me dit Virgile.
Et je répondis, tout couvert
De l’écume du monstre agile :
— Maître, je mets Pégase au vert.


VICTOR HUGO.