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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.



30 septembre 1865.

Les dernières nouvelles des États-Unis sont une véritable consolation donnée à l’humanité. Nous disions, au moment même où la guerre civile allait se terminer, que le gouvernement de l’Union étonnerait le monde par la générosité de sa clémence envers les vaincus ; nous avons eu le bonheur de ne point nous tromper. Le président Johnson et ses ministres déploient dans l’œuvre de la reconstruction de l’Union une application d’esprit et de cœur, un dévouement, une intelligence, une droiture, qui réjouissent tout ce qu’il y a d’hommes de bonne volonté dans le monde. On n’est point accoutumé de notre côté de l’Atlantique à rencontrer dans les gouvernemens une probité semblable, des dispositions si humaines et une si véritable grandeur d’âme. Nous le répétons, c’est un spectacle consolant, et il y a plaisir à détourner un instant ses regards des mesquines et vilaines tracasseries qui forment la politique de nos cours et cabinets d’Europe, pour les porter sur ces dignes citoyens d’une république qui, après avoir conduit triomphalement leur pays à travers la plus terrible des guerres civiles, sont maintenant occupés a conjurer les conséquences de la plus terrible des crises sociales.

L’heure de la justice est enfin arrivée pour le gouvernement républicain de l’Union américaine. Tous ses ennemis, intérieurs et extérieurs, sont obligés de lui rendre hommage. Le mâle et honnête discours du président Jonhson aux délégués des anciens états sécessionistes a excité une sympathie et une admiration universelles. C’est une bonne fortune qu’au moment où le président républicain ouvrait ainsi son âme à ses concitoyens, il se soit trouvé auprès de lui un témoin capable de nous raconter et de nous expliquer cette scène émouvante. C’était, paraît-il, le jour de toutes les réparations. Un correspondant du Times était reçu par M. Jonhson et par M. Seward au moment où les représentons des anciens rebelles allaient