Nous avons exposé l’histoire de l’esprit de Goethe[1]. Deux noms résument cette histoire Spinoza et Geoffroy Saint-Hilaire. Dès sa vingtième année, nous avons vu Goethe subir avec une sorte d’ivresse le prestige de l’Éthique librement interprétée. D’autre part, toute sa vie scientifique a été une sorte d’anticipation de la méthode et des travaux de Saint-Hilaire, et nous savons de quel cri de triomphe vraiment fraternelle le poète a salué, au déclin de ses années, l’avènement dans la science de l’illustre adversaire de Cuvier. C’est là qu’il faut chercher la double origine de la philosophie de Goethe elle sort, comme une conclusion spontanée, de l’étude du monde extérieur observé avec la préoccupation de l’unité absolue ; elle sort de la contemplation des lois générales vues à travers un spi-
- ↑ Voyez la Revue du 15 octobre et du 1er novembre.