Le roi George IV était un homme d’une taille assez élevée et d’une forte corpulence. Sa figure, ombragée d’une large perruque blonde, avait dû être agréable dans sa jeunesse, et rappelait vaguement les traits de M. de Talleyrand avec plus d’embonpoint et un teint plus coloré. Ses manières étaient affables et distinguées, son langage prévenant et courtois, surtout les premières fois qu’on le voyait, et quand il ne se mettait pas à l’aise, car sa familiarité, par momens assez piquante, lui ôtait bientôt la dignité et la bonne grâce, le prince reparaissait; un sans-façon qui se permet tout est pire que la morgue de l’étiquette royale. Avec de l’esprit naturel, peu d’études, la légèreté des goûts et du caractère, il s’était jeté de bonne heure dans les désordres que lui rendaient faciles un rang supérieur à toute gêne et l’exemple de la jeunesse de son temps. Seulement il relevait les plaisirs un peu grossiers que permettaient