Avant l’annexion, les dépenses tant ordinaires qu’extraordinaires étaient évaluées entre 70 et 75 millions de francs[1]. Les recettes, toujours inférieures à ces chiffres, ajoutaient chaque année un déficit de quelques millions à l’arriéré. La séparation violente des quatorze provinces a désorganisé complètement l’ancienne administration, et moins que jamais il est possible d’établir un bilan régulier. On s’en tient à des « budgets préventifs, » suivant l’expression consacrée, à des espèces de devis où il ne faut pas chercher une expression bien exacte des faits financiers, mais qui donnent beaucoup à réfléchir sur la situation nouvelle faite au saint-siège[2].
Ce qui frappe avant tout dans le budget préventif pour 1865, c’est l’aveu fait avec une sorte d’ostentation d’un déficit de 30 millions sur 64 qui sont à payer. Ne dirait-on pas que le saint-père court au-devant du martyre financier ? Toutefois le déficit est moins désespéré qu’il n’en a l’air. Le budget romain, par la raison énoncée
- ↑ Pour plus de clarté, nous avons converti partout l’écu romain en francs au cours de 5 francs 40 centimes.
- ↑ Il est indispensable d’avoir sous les yeux le plan du nouveau budget pontifical. Voici le projet préparé pour 1865.
RECETTES. Francs. Impôts directs et propriétés domaniales du saint-siège 5,915,689 Douanes et taxes de consommation 19,517,112 Timbre et enregistrement 1,726,040 Postes 1,009,724 Loteries (mises encaissées) 4,271,767 Monnayage et contrôle 205,643 Recouvremens divers provenant de la dette publique et des ministères 1,665,571 34,311,546
DÉPENSES. Dette publique. Dette publique consolidée 35,762,720 Dette flottante et assignations diverses 7,055,470
DÉPENSES. Services ministériels. Intérieur 4,671,259 Travaux publics 1,678,320 Guerre 6,992,237
DÉPENSES. Perception et exploitation des revenus. Impôts directs, cens et cadastre 1,711,082 Douanes 2,334,952 Timbre et enregistrement 276,890 Service des postes 804,632 Monnayage 200,156 Loteries (lots à rembourser) 3,126,427 64,614,145