qui suivent expriment un revenu net et le plus souvent d’après les déclarations faites par les intéressés.
Patrimoines ecclésiastiques | Revenus nets |
---|---|
229 Domaines épiscopaux | 5,588,372 fr. |
288 Séminaires | 3,225,001 |
766 Chapitres et églises collégiales (12,769 canonicats) | 8,558,780 |
19,075 Bénéfices simples | 6,658,297 |
16,330 Paroisses | 14,563,688 |
10,971 Vice-paroisses | 3,524,439 |
9,932 Fabriques paroissiales | 11,939,662 |
625 Corporations religieuses (hommes) | 4,766,764 |
537 Corporations religieuses (femmes) | 4,761,362 |
109 Corporations vouées à l’éducation ou hospitalières | 1,507,448 |
… Caisses ecclésiastiques de Turin et de Naples | 2,470,840 |
67,564,653 fr. |
Soixante-sept millions, et demi de revenus en terres, capitaux placés, rentes sur l’état ou sur des particuliers, tel est donc ce patrimoine ecclésiastique, cette fameuse réserve nationale sur laquelle on a échafaudé tant de projets et d’espérances ! La publication de ces chiffres a causé un certain désenchantement. On a beau se dire que les résultats dénoncés par le clergé sont amoindris systématiquement, on a beau augmenter par supposition ce revenu d’un quart ou même plus, on reste encore assez loin du rêve populaire. Ce patrimoine, sur lequel vivent 117,000 personnes, ne donne pas à chacune un revenu de 600 francs. Aux termes d’un projet de loi auquel les documens qui précèdent sont empruntés, on supprimerait 160 évêchés, 222 séminaires, un très grand nombre de canonicats et de bénéfices, enfin tous les ordres religieux voués à la vie contemplative, Seraient seules conservées les corporations qui accomplissent une fonction sociale. Les rentes des établissemens supprimés feraient naturellement retour à l’état ; mais les effets de la mesure seraient amoindris par la nécessité d’allouer des pensions aux prêtres et religieux privés de leurs moyens d’existence ; une partie du bénéfice serait d’ailleurs reporté sur le clergé des paroisses. On considère comme un acte de justice et de bonne politique d’assurer aux plus pauvres des curés un minimum d’à peu près 800 francs.
Dans les conditions du projet de loi, la réforme ecclésiastique ne soulagerait pas beaucoup le trésor ; mais l’opinion publique est sous l’empire de ses réminiscences françaises : ce qui la séduit dans cette réforme, c’est qu’elle implique la prise de possession des biens du clergé par l’état, à charge de pourvoir aux frais du culte et aux traitemens des ecclésiastiques par des assignations sur le budget. Il y a là, selon nous, une illusion et un danger. Cette vente d’immeubles