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mettre sous les yeux du public quelques-uns des résultats qui ont été obtenus et faire prévoir ceux qu’on peut attendre d’un dépouillement complet de toutes les correspondances centralisées à l’Observatoire de Paris. L’auteur fait précéder cet exposé d’un résumé des connaissances nécessaires pour comprendre le but et l’importance des observations météorologiques simultanées transmises le jour même par le télégraphe électrique. Ce résumé est un petit traité élémentaire de météorologie suffisant pour les gens du monde, mais qui ne représente que fort imparfaitement l’état actuel de la science. C’est ainsi que les chapitres consacrés à l’atmosphère, aux températures du globe, ne mentionnent pas les résultats, même les plus importans, tels que le travail de M. Plantamour sur le décroissement de la température entre Genève et le Saint-Bernard, les causes de ce décroissement, l’accroissement nocturne de la température avec la hauteur dans les couches inférieures de l’atmosphère, etc. Le chapitre suivant, qui traite de la mer et des courans marins, est l’exposé des idées du capitaine Maury, qui, après avoir dépouillé d’innombrables livres de bord, en a déduit de précieux conseils sur les meilleures routes à suivre pour utiliser ces courans et abréger les traversées de l’Atlantique, de l’Océan-Indien et de la Mer-Pacifique. L’expérience n’a pas confirmé la justesse de toutes les indications du capitaine Maury ; les observations des navigateurs anglais, américains, et en France celles des capitaines Bourgois et Jullien les ont rectifiées, principalement pour l’Océan-Indien et la Mer-Pacifique. M. Marié-Davy aurait dû nous faire connaître ces rectifications. Le petit paragraphe relatif aux glaces flottantes renferme de notables erreurs. Ce n’est pas la pression de l’eau de bas en haut qui détache les glaces flottantes des glaciers polaires ; le contraire est la vérité. Ces glaciers, surplombant la surface de la mer, s’écroulent à la marée basse lorsque l’eau ne soutient plus leur partie inférieure. J’étais témoin de ce phénomène deux fois par jour, à chaque marée pendant mon séjour au Spitzberg, et ce fait est entré dans le domaine de la science depuis vingt-cinq ans. Les mêmes observations s’appliquent aux autres chapitres : nous n’y insisterons pas. M. Marié-Davy nous promet un traité complet de météorologie, qui, rédigé avec la science que possède l’auteur et le soin dont il est capable, remplira toutes les lacunes, fera disparaître toutes les inexactitudes, et substituera des données numériques plus récentes et plus précises aux anciennes moyennes un peu arriérées qu’on trouve dans la partie qui sert d’introduction à l’objet principal de son livre, les tempêtes d’Europe et la prévision du temps. Dans le chapitre des tempêtes, nous regrettons l’omission des idées émises par M. Charles Ploix, auteur d’une météorologie nautique récemment publiée, et celle des opinions de Peltier sur l’origine électrique des ouragans. Ceci dit pour signaler des imperfections dues probablement a des nécessités de publication, j’arrive à la partie essentielle de l’ouvrage, qui, sans nous donner les résultats définitifs et moyens déduits des trois