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MARIE-ANTOINETTE
D'APRES LES DOCUMENS AUTHENTIQUES

Je n’étonnerai personne, pas même les écrivains distingués qui nous ont donné sur Marie-Antoinette des pages excellentes, en disant que ce n’est que d’hier qu’on peut espérer de retracer au vrai certaines parties de son histoire. Ce n’est que d’hier en effet que les archives de Vienne nous ont livré ce qu’elles contenaient de correspondances relatives à ce sujet, et les deux principaux recueils qui nous donnent ces précieux documens sont à peine entre les mains des lecteurs[1]. Le premier ouvrage publié par M. d’Arneth avait eu déjà, il est vrai, une édition promptement épuisée ; mais la seconde nous arrive, augmentée de lettres importantes et surtout des curieux papiers de l’abbé de Vermond. Le second ouvrage, qui a suivi de près, est un recueil de lettres échangées entre Marie-Antoinette et ses frères. L’intérêt de ce nouveau volume égale, s’il ne le dépasse, l’intérêt du précédent. La correspondance avec l’impératrice Marie-Thérèse nous avait montré dans Marie-Antoinette le vrai caractère de la femme, particulièrement dans les années de jeunesse et d’éclat ; la correspondance avec Joseph et Léopold nous montre la reine aux prises avec la politique et avec la révolution jusqu’au milieu de 1792. La double publication de M. d’Arneth est faite avec un grand soin et une grande loyauté littéraire ; le lecteur, pour peu qu’il apporte d’attention, sait immédiatement à quoi s’en tenir sur la provenance et la nature de chaque pièce. Que ces

  1. Marie-Thérèse et Marie-Antoinette, 2e édition ; Paris, Jung-Treuttel, 1866. — Marie-Antoinette, Joseph II et Léopold ; Paris, même éditeur, 1866.