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ETUDES
DE CLIMATOLOGIE

LA LUMIERE CONSIDEREE COMME ELEMENT DE CLIMAT

Au milieu de l’infinie variété de formes qui naissent et disparaissent à la surface du globe et dans l’existence desquelles se reflète le cours de l’année, chaque coin de la terre garde cependant une sorte d’individualité propre qui est empreinte sur tout ce que produit la contrée, et qui en caractérise les aptitudes spéciales : on l’appelle le climat du lieu. Le climat détermine la fécondité du sol, et le rend plus ou moins habitable pour l’homme et pour les divers animaux. Il dépend directement de la latitude géographique et de l’élévation verticale de la station ; mais les circonstances du terrain, le voisinage ou l’éloignement de la mer, l’exposition aux vents régnans, peut-être encore d’autres conditions qui ont échappé jusqu’ici aux recherches des savans, y apportent des modifications plus ou moins profondes. Pour connaître le climat, on observe habituellement la température moyenne des saisons et celle de l’année, les oscillations diurnes du thermomètre et du baromètre, les vents dominans, le régime des pluies, l’humidité moyenne de l’air, la fréquence des orages, l’état électrique ordinaire de l’atmosphère, tout cet ensemble de phénomènes enfin qui constitue le domaine de la météorologie. On oublie la lumière.

La science moderne est cependant d’accord avec le sentiment populaire pour nous signaler l’importance de cet élément. La chaleur qui vient du soleil et l’humidité qui monte du sein des mers sont loin de suffire au développement des végétaux : il faut à chaque plante sa ration déterminée de lumière pour qu’elle puisse germer, fleurir et fructifier. Elle respire sous l’excitation des rayons qui la frappent ; les feuilles se colorent et les fruits mûrissent parce que la lumière intervient à titre de stimulant des