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Page:Revue des Deux Mondes - 1866 - tome 66.djvu/730

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L’ITALIE ET ROME
DEVANT
LA CONVENTION DU 15 SEPTEMBRE

I. La Questione romana studiata in Roma, per Pier-Carlo Boggio, 1 vol. in-8o; Turin 1866. — II. La Chiesa e lo Stato in Italia, studi del Cav. Carlo Boncompagni; 1 vol. in-12. Florence 1866. — III. La Verita à Papa Pio IX, lettera di un cattolico romano non presbitero; Naples, août 1866. — IV. Il Senato di Roma ed il Papa, Rome, novembre 1866. — V. Documens diplomatiques, etc.

Quand on entre à Rome venant d’une de ces provinces qui ont cessé de s’appeler le grand-duché de Toscane ou les légations pontificales, le royaume des Deux-Siciles ou le duché de Modène, pour prendre désormais le simple nom d’Italie; lorsque, parti le matin de la riante Florence, on pénètre le soir dans ces grands murs, à travers ces grandes ruines que le silence et l’ombre semblent revêtir d’une mystérieuse majesté, une double impression saisit l’esprit. Le sentiment de l’indivisibilité nationale de la péninsule naît de lui-même à Rome comme à Florence. Malgré soi, on se dit que ce qui a pu avoir sa raison d’être autrefois ne l’a plus aujourd’hui, qu’entre ces territoires qu’on vient de traverser, qui se touchent et se confondent, il n’y a point de frontière possible, qu’on était en Italie le matin et qu’on est le soir encore en Italie, qu’une souveraineté politique distincte n’a plus de place dans ce pays unifié, qu’elle n’est plus qu’une fiction s’évanouissant par degrés devant la force des choses. Les résistances mêmes aident à la fusion, et de jour en jour la limite s’efface par la toute-puissance des intérêts qui se mêlent, d’un sentiment invincible qui se propage silencieusement. On a beau faire, de jour en jour l’Italie pénètre,