Les pôles terrestres sont entourés de deux calottes de glaces éternelles qui se prolongent plus ou moins loin vers le sud suivant les différens méridiens, et sont formées par l’ensemble des glaciers polaires. Quand ceux des chaînes de montagnes situées dans l’intérieur des continens descendaient dans les plaines environnantes, les deux calottes polaires ne restaient pas immobiles, elles s’avançaient vers l’équateur, envahissant d’immenses surfaces appartenant aux deux hémisphères du globe. Notre tableau de la période glaciaire ne serait donc pas complet, si nous ne parlions pas de cette extension des calottes polaires, phénomène plus grandiose et plus important dans ses conséquences que ceux dont nous nous sommes occupés jusqu’ici.
Autour du pôle boréal, toute la presqu’île Scandinave (le Danemark y compris), du Cap-Nord à Copenhague, la Finlande et la Russie orientale depuis le Niémen jusqu’à la Mer-Blanche, l’Ecosse, l’Irlande tout entières, le nord de l’Angleterre jusqu’au canal de Bristol, étaient ensevelis sous ce froid linceul. Dans l’Amérique septentrionale, le Labrador, le Canada et les États-Unis jusqu’à la latitude de New-York (40° 42’), qui est celle de Madrid, formaient