Page:Revue des Deux Mondes - 1867 - tome 71.djvu/622

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de prévoyance a été autorisée en 1866 par décret impérial. Un membre du conseil d’administration élu par les ouvriers et nommé par le gouvernement la préside, mais elle est dirigée par les ouvriers eux-mêmes. Il a été décidé que le capital serait accumulé pendant trois ans avant toute entrée en jouissance. A la fin de 1866, la société comptait 2,127 membres et avait en caisse 22,500 francs. Pour compléter cet ensemble de mesures protectrices, disons que dès cours du soir et une bibliothèque ont été organisés à la fin de l’année dernière à Ivry pour les jeunes ouvriers et les apprentis mécaniciens. Dès l’ouverture, 165 personnes ont suivi les cours.

La compagnie de l’Est a remanié à plusieurs reprises les statuts de la caisse de retraite fondée dans l’intérêt de ses employés. En 1853, l’allocation annuelle concédée par elle ne se montait qu’à 75,000 fr. Les agens, pour obtenir une retraite, devaient être âgés de cinquante-cinq ans, avoir passé vingt-cinq ans au service de la compagnie et jouir d’un traitement inférieur à 3,000 fr. La retraite ne dépassait pas 300 fr. pour les traitemens au-dessous de 1,500 fr. ; pour ceux de 1,500 à 3,000 francs, elle n’allait pas au-delà du cinquième du traitement moyen des cinq dernières années de service. A partir du 1er janvier 1862, un nouveau règlement stipule une retenue de 2 pour 100 sur les traitemens, obligatoire pour les employés appointés à l’année, facultative pour les agens de la construction. La compagnie fournira de son côté une allocation égale au montant des retenues. le tout sera accumulé en une masse commune avec intérêts composés et placé en obligations de l’Est ou en rentes sur l’état. Dans les autres compagnies, le taux de la retraite est fixé à l’avance, et dans celles où les fonds sont versés à la caîsse de la vieillesse gérée par l’état c’est le taux des retraites officielles qui sert de règle. Dans la compagnie de l’Est, chaque employé aura droit à une pension proportionnée à l’importance des fonds accumulés ; de plus la limite d’âge a été abaissée à cinquante ans et celle des services à vingt. Pour établir le montant de la retraite, on calcule la somme à laquelle l’employé a droit dans la masse au moment où il quitte le service, et on lui sert une pension viagère fixée, selon son âge, d’après le tarif de la société d’assurances la Générale. En attendant que l’accumulation du fonds commun ait pris des proportions suffisantes, la compagnie a doublé ses précédentes allocations. A côté de la caisse des retraites est établie une caisse dite de prévoyance, destinée à ajouter des secours aux soins médicaux que la compagnie accorde gratuitement et aux indemnités qu’elle distribue pendant les premiers jours de la maladie ou après la mort d’un employé. La société de prévoyance, d’abord