Et quand on sait, il est trop tard.
En attendant, le peuple gronde.
On se déguise, on fait la ronde,
Et l’on joue à colin-maillard !
On est l’adorable fermière
Qui porte du lait au château !
On dit aux bergers de Watteau :
« Mon trône pour une chaumière ! »
Chez la comtesse Jule, on court,
Au sortir d’un conseil suprême,
Faire du fromage à la crème,
En mule rose, en jupon court !
On jase, on persifle, on regrette,
On verse des pleurs dans le sein
De son amie, — au clavecin
On s’accompagne une ariette !
Le temps a fui des Montespan,
Et des ripailles de Gamache ;
La reine joue à cache-cache
Sous l’œil de madame Campan !
Badinage, gaîté champêtre,
Passe-temps trop calomniés !
Plaisirs aimables et derniers
D’un monde qui va disparaître,
Et dont alors furent témoins
Ces arbres des lointains parages ;
Trianon, sous vos frais ombrages,
La reine joue aux quatre coins.
Et la reine, affreuse disgrâce
Qui laisse l’esprit confondu,
La reine de France a perdu,
Elle pleure : on a pris sa place !
« Nous n’irons plus au bois ! » doux air,
Chanté sur l’herbe au clair de lune !