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L'ANGLETERRE
ET
LA VIE ANGLAISE

XXXVIII.
LA VIE POLITIQUE.
V. - LA CHAMBRE DES PAIRS ET L'EGLISE D'ETAT.



Tout le monde sait qu’à côté de la chambre élective s’élève chez nos voisins une chambre héréditaire. D’après la lettre de la constitution, la pairie anglaise est le second pouvoir de l’état ; elle vient immédiatement après la reine. De quels honneurs n’est-elle point entourée ? Elle ouvre dans ses rangs des perspectives chères à toutes les ambitions. Sur ses bancs de velours cramoisi viennent s’asseoir dans toute la majesté de la gloire et de la vieillesse les hommes d’état, les historiens éminens, les magistrats qui ont conquis l’estime du pays. Comment donc se fait-il que dans une précédente étude sur le parlement[1] nous ayons à peine indiqué le rôle de la chambre des lords ? C’est qu’en dépit des grands noms et des grands souvenirs qui s’y rattachent cette illustre assemblée n’exerce point une action très directe sur le pays. Isolée dans les hauteurs de la constitution, elle abandonne à d’autres la véritable direction des

  1. Voyez la Revue du 15 août 1867, et aussi les livraisons du 1er février et du 1er juin 1868.