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LES VERS À SOIE
ET
LES MALADIES DU BOMBYX DU MÛRIER

Nous exposions ici même, il y a peu de temps, les dommages occasionnés par la propagation de certains insectes, particulièrement des hannetons, et les moyens les plus propres à nous affranchir, par une destruction active et méthodiquement conduite, des dévastations de ces coléoptères[1]. Nous voudrions aborder dans cette étude un ordre de faits tout opposé. Au rebours de ceux dont nous nous occupions alors, les insectes dont nous allons parler sont des plus précieux pour nous, et d’un autre côté l’espèce dépérit, attaquée par des maladies qui la déciment, tandis que la fâcheuse engeance des hannetons se montre vivace et florissante. Soigner et guérir les premiers n’est pas moins urgent que d’exterminer les seconds. À la réussite de l’une et de l’autre de ces entreprises sont liés de très graves intérêts ; dans toutes deux, il semble que l’homme ait la nature contre lui. Elle protège la multiplication des hannetons, nos ennemis, et s’acharne contre ces utiles vers à soie, à qui nous devons le plus brillant des filamens textiles. C’est le rôle de la science d’avoir raison de cette sorte de mauvaise volonté de la nature toutes les fois qu’elle se produit. Dans le cas présent, cette tâche a tenté et déjà en partie récompensé le zèle de beaucoup d’observateurs. On n’a pas encore, il est vrai, proposé de remède décisif ; mais on a pu du moins indiquer des palliatifs qui ne laissent pas d’être efficaces, et il est permis d’espérer que la crise

  1. Voyez, dans la Revue du 1er  août 1868, la Famille des Scarabéides, — la Chasse aux Hannetons.