Cela pourtant a bien des inconvéniens (À part.) pour le mari.
Vous m’étonnez beaucoup. J’avais cru au contraire que Mme Davoy devait avoir un caractère très décidé.
Moi aussi, je l’aurais cru.
Eh bien ! voilà. Oui, sans doute, on le croirait. (À part.) Puis-je leur avouer que ma femme est tout simplement jalouse comme un tigre ? À son âge ! (Haut.) Elle a un cœur d’or, mais une grande indécision.
Scène III.
Ne vous dérangez pas, je vous en conjure, monsieur.
Ah ! c’est juste, vous m’avez fait demander, chère amie. (Bas.) Qu’est-ce que tu me veux ? (Haut.) Mille pardons, j’allais vous rejoindre.
Je veux te parler.
Eh bien ! parle.
Mettez-vous donc en colère, vous en brûlez d’envie !
Je suis à vos ordres, ma bonne amie.
Depuis huit jours, ne pas le quitter de l’œil, le suivre pas à pas, veiller sur lui comme une mère veille sur son enfant, ressentir toutes les angoisses de l’épouse menacée dans sa tendresse, sentir la foudre au-dessus de sa demeure, et sourire à ses hôtes, passer ses nuits à chercher une façon polie de les mettre à la porte, et n’en pas trouver ! Oh ! la campagne, la campagne ! (Haut.) Veuillez m’offrir votre bras, on vous attend. Ces dames vous excuseront, n’est-ce pas ?
Vous ne serez pas trop longtemps, monsieur Davoy. (Monsieur et madame Davoy sortent en causant avec animation.)