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Monsieur Davoy, bas.

Il n’y a pas de roseaux.

Monsieur de Queyrel.

Il vous vient là un vague besoin de rêverie et de pêche à la ligne.

Monsieur Davoy.

Eh bien ! c’est cela, allons pêcher, n’est-ce pas, mesdames ? Cela sera charmant. C’est une excellente idée.

Madame Davoy, s’approchant de son mari, bas.

Vous savez que j’ai fait briser les lignes à pêcher ?

Monsieur Davoy, bas à sa femme.

Tiens, tu étais donc là ?

Madame Davoy.

Oui, monsieur, oui, je suis là ; voilà une heure que je vous cherche !

Monsieur Davoy.

Comment, tu me cherches depuis une heure, et il n’y a pas dix minutes j’étais avec toi ! Tu exagères, ma bonne amie.

Madame Davoy.

Avouez qu’il est bien surprenant alors qu’en dix minutes vous ayez eu le temps d’aller jusqu’aux saules et d’en revenir.

Monsieur Davoy, avec mystère.

Chut ! ne parlez pas si haut.

Madame Davoy.

Que veulent dire toutes ces cachotteries, ces mystères ?

Monsieur Davoy.

Je t’expliquerai cela plus tard…

Madame Davoy.

Il faut que j’aie la patience d’un ange !

Monsieur Valery.

Bravo ! ces dames consentent à venir.

Monsieur de Queyrel.

Offrez votre bras à ma femme, Valéry.

Madame de Queyrel, se levant et acceptant le bras qu’on lui offre.

Madame Davoy vient avec nous au moins ?

Madame Davoy.

Et pourquoi n’irais-je pas, madame ?

Madame Valery, rangeant son ouvrage.

Vous me promettez que nous n’entrerons pas dans le bateau ?

Madame de Queyrel.

Ah ! que vous êtes poltronne, ma chère ! (Elle se dirige vers la porte.) Vous nous suivez ?

Madame Valery.

Je suis à vous, mais pas de bateau !