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LETTRES
SUR LA RELIGION
RÉPONSE A M. VACHEROT.

A M. LE DIRECTEUR DE LA REVUE DES DEUX MONDES.


Paris, ce 15 février 1869.

Monsieur,

La Revue des Deux Mondes a publié sur la Crise religieuse et la Théologie catholique en France deux études de M. Vacherot, qui sont d’importantes parties de son livre sur la Religion.

Dans son étude sur la théologie catholique, M. Vacherot manifeste hautement le désir d’obtenir une réponse. Après s’être demandé « comment s’y prendra la théologie pour croiser le fer » avec l’école critique, il ajoute : « Nous sommes curieux et quelque peu impatient de la voir enfin à l’œuvre[1]. »

Devant ce désir et le mien, monsieur, vous m’avez ouvert la Revue; je vous en remercie[2]. Les trois lettres que vous voulez bien insérer sont un commencement de réponse aux études et au livre de M. Vacherot. Le complément de ma réponse est un volume de Lettres sur la religion qui paraîtra dans quelques jours.

  1. Revue des Deux Mondes du 15 juillet 1868, p. 317.
  2. M. l’abbé Gratry n’a point à nous remercier. Nous avons accueilli ses lettres : 1° pour montrer une fois de plus que la Revue n’est pas fermée à l’apologie, si elle s’ouvre plus souvent à la critique, nous ne dirons pas du christianisme certes, mais de l’interprétation et de l’application de l’église; 2° pour répondre à ce reproche assez singulier que la Revue n’admet pas facilement les travaux des écrivains catholiques. Est-ce bien notre faute? La littérature et la science religieuses sont-elles si riches en talens, en plumes fécondes, qu’il n’y ait qu’à les appeler? Puis la défense de l’église, telle que la comprennent les écrivains catholiques, se bornant à commenter les livres saints et les doctrines de l’orthodoxie, peut-elle défrayer la libre critique? Peut-elle, dans un cadre aussi restreint, trouver place ici? Nous entendrions autrement la discussion religieuse; nous la voudrions plus large, plus compréhensive, plus hardie, sans cesser d’être respectueuse, et plus d’une fois nous y avons convié des voix autorisées, mais en échouant toujours devant leurs craintes de s’écarter des traditions romaines. Quoi qu’il en soit, lisons avec l’attention qu’elles méritent la défense et la vive critique de. M. l’abbé Gratry, ainsi que la réponse de M. Vacherot. Les deux thèses sout ainsi sous les yeux du lecteur, qui prononcera.