Page:Revue des Deux Mondes - 1869 - tome 80.djvu/378

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
QUESTION DE L’OR

III.
LES DIFFÉRENS SYSTÈMES DE MONNAIE INTERNATIONALE.


Dans la question monétaire, telle qu’elle se pose aujourd’hui, il y a deux points de vue, le point de vue français et le point de vue international. Nous avons traité le premier dans une précédente étude[1]. En combattant le double étalon et en nous prononçant pour l’étalon d’or unique, nous nous sommes pénétré d’abord de l’intérêt français. Il pourrait y avoir dommage, disions-nous, pour notre pays à rester plus longtemps avec un système qui ne lui laisse jamais dans la circulation que le métal le plus déprécié, tantôt l’un, tantôt l’autre, suivant les oscillations du marché. Puisque nous avons la chance d’avoir aujourd’hui celui qui nous convient le mieux, l’or, celui qui est le plus en rapport avec les progrès de la civilisation, pourquoi cet état de choses ne serait-il pas consacré par une loi, et l’argent ne cesserait-il pas d’être la monnaie principale de la France ? Il ne peut y avoir à cela aucun inconvénient. Tous les services que nous rend la monnaie d’argent nous seraient aussi bien rendus par la monnaie d’or. S’agit-il de nos rapports avec les pays qui n’ont que l’étalon d’ar-

  1. Voyez la Revue des 15 octobre et 15 novembre 1868.