Dans la question monétaire, telle qu’elle se pose aujourd’hui, il
y a deux points de vue, le point de vue français et le point de
vue international. Nous avons traité le premier dans une précédente étude[1]. En combattant le double étalon et en nous
prononçant pour l’étalon d’or unique, nous nous sommes pénétré d’abord de l’intérêt français. Il pourrait y avoir dommage,
disions-nous, pour notre pays à rester plus longtemps avec un
système qui ne lui laisse jamais dans la circulation que le métal
le plus déprécié, tantôt l’un, tantôt l’autre, suivant les oscillations
du marché. Puisque nous avons la chance d’avoir aujourd’hui celui
qui nous convient le mieux, l’or, celui qui est le plus en rapport
avec les progrès de la civilisation, pourquoi cet état de choses ne
serait-il pas consacré par une loi, et l’argent ne cesserait-il pas
d’être la monnaie principale de la France ? Il ne peut y avoir à
cela aucun inconvénient. Tous les services que nous rend la monnaie d’argent nous seraient aussi bien rendus par la monnaie d’or.
S’agit-il de nos rapports avec les pays qui n’ont que l’étalon d’ar-
- ↑ Voyez la Revue des 15 octobre et 15 novembre 1868.