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JEAN CHRYSOSTOME
ET
L’IMPÉRATRICE EUDOXIE

seconde partie[1].

Dans la première partie de ces récits, nous avons exposé l’origine et les commencemens de la lutte soulevée à Constantinople entre l’archevêque Jean Chrysostome et l’impératrice Eudoxie, femme de l’empereur Arcadius. Nous avons raconté les persécutions de la cour contre ce grand évêque, les cabales de ses rivaux, sa déposition par le concile du Chêne et son exil en Bithynie, puis son rappel ordonné presque aussitôt par l’impératrice, qu’un tremblement de terre avait effrayée, sa réintégration enfin sur son siége épiscopal, et le pardon juré entre eux au pied des autels. De leur réconciliation bientôt méconnue date une nouvelle série d’événemens plus tragiques que les premiers, et qui conduisirent Constantinople à deux doigts de sa ruine, Jean Chrysostome à la mort.

I.

Cette paix en effet, si sincèrement jurée qu’elle fût de part et d’autre, ne pouvait être qu’une courte et fragile trêve ; trop de griefs s’étaient accumulés depuis deux ans entre l’archevêque et l’impératrice, trop d’antipathie naturelle les séparait, enfin trop de passions intéressées s’agitaient autour d’eux, pour qu’il en arrivât autrement. L’impératrice d’ailleurs avait été amenée à de

  1. Voyez la Revue du 15 juillet et du 1er septembre 1867.