historiques assez complètes sur les Hébreux, les Égyptiens, la Grèce et Rome dans l’antiquité, la France pour les temps modernes ; enfin il y a des cours d’architecture, d’anatomie, d’esthétique. Les leçons d’anatomie ne sont pas, et c’est un tort, imposées aux architectes. Le cours d’esthétique en est arrivé à se changer en une étude un peu systématique des différentes écoles de peinture, considérées comme la flore d’une botanique humaine et classées suivant les climats, les influences des milieux, de l’air qu’ont respiré les artistes. Le palais où est installée l’École des Beaux-Arts a deux entrées, l’une sur le quai Voltaire, l’autre dans la rue Bonaparte. Quand on arrive par la rue Bonaparte, on franchit d’abord une grille que décorent les bustes de Puget et de Poussin, symbolisant la sculpture et la peinture françaises. On se trouve alors dans une vaste cour et en présence d’un véritable musée en plein air. La façade du château de Gaillon, construit par le cardinal d’Amboise, y a été transportée et réédifiée pierre à pierre ; c’est un grand mur sculpté et percé à jour dont la silhouette se découpe heureusement sur les tons clairs des bâtimens du fond. A droite en entrant, on aperçoit un fragment du château bâti par Henri II à Anet pour Diane de Poitiers. Malgré cette destination profane et les chiffres entrelacés qui la recouvrent, cette porte sert d’entrée, curieux retour des choses d’ici-bas ! à la chapelle du couvent qui occupait l’emplacement de l’école. La seconde cour est dallée de marbre et ornée d’une fontaine qui ne serait pas déplacée au Louvre. Cette fontaine appartenait à l’abbaye de Saint-Denis ; les religieux y venaient faire leurs ablutions avant d’entrer dans le réfectoire.
Pénétrons dans l’un des ateliers. La salle est grande, un peu nue. Les élèves travaillent, isolés ou groupés, assis ou debout, silencieux. Le professeur est absent. On ne le trouve là que deux ou trois fois par semaine. Il vient passer en revue les esquisses, donner des avis et des conseils. On ne voit pas non plus de gardiens. Ils se promènent dans les corridors, attendant qu’on ait besoin d’eux. Nulle surveillance à l’intérieur de l’atelier, et les choses n’en vont pas plus mal. Ces jeunes gens sont traités en hommes. Ils gardent leur initiative et la responsabilité de leurs actes. Ils sont tellement bien chez eux, qu’ils peuvent organiser de petites fêtes de famille pour la bienvenue, la réception ou les succès de leurs condisciples. L’ordre est peu troublé dans ces occasions. S’il arrive qu’il le soit, le gardien entre chapeau bas, tout s’apaise. L’école n’a naturellement point de récréations ; mais il existe des endroits abrités où les élèves peuvent prendre l’air. Ils philosophent ensemble aux heures du repos au bord d’une petite fontaine jaillissante dans la jolie cour du Mûrier, qui présente de trois côtés un cloître de style pseudo-pompéien. Les divers ateliers se