Page:Revue des Deux Mondes - 1869 - tome 84.djvu/397

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE ROMAN
ET
LA SOCIÉTÉ ALLEMANDE

I. Auf der Höhe, von Berthold Auerbach, 3 vol., Stuttgard, 1865. — II. Verschlungene Wege, 3 vol., Hanovre, 1867. — Schloss Dornegye oder der Weg zum Glück, von Levin Schücking, 4 vol., Leipzig, 1868. — III. Friedrich Spielhagen’s gesammelte Werke, 12 vol.. Berlin, 1867. — IV. Unüberwindliche Mächte, von Hermann Grimm, 3 vol., Berlin, 1867.

Quand il nous vient de l’étranger des ouvrages d’imagination, romans ou poèmes, signalés à notre étude par un succès assez bruyant, une double curiosité, un double intérêt nous attire, l’intérêt littéraire d’abord, puis ce qu’on peut appeler l’intérêt historique. Parmi ces œuvres si vivement applaudies ou discutées si ardemment, en est-il qui doivent enrichir le patrimoine des lettres européennes ? L’écrin de la poésie compte-t-il un joyau de plus ? Avons-nous du moins à enregistrer des promesses ? Ce récit, ce tableau, cet épisode, révèlent-ils un inventeur ? Voilà l’intérêt littéraire, intérêt toujours très vif pour les esprits demeurés fidèles au culte de l’art, et d’autant plus vif que les circonstances générales sont moins heureuses. Les talens s’épuisent, les maîtres s’en vont, c’est aux œuvres de scandale que s’attache la popularité, les derniers gardiens des lettres libres et désintéressées ont affaire à un public indifférent ; au milieu des préoccupations qui nous assiègent, il n’y a plus de place, répètent les âmes chagrines, que pour la frivolité ou la violence. Lisons donc quelques-unes de ces œuvres ac-