Page:Revue des Deux Mondes - 1869 - tome 84.djvu/634

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE
CHANCELIER DE L'ECHIQUIER
ET SON PROJET
DE MONNAIE INTERNATIONALE

On sait quel intérêt s’attache aujourd’hui aux questions monétaires ; non-seulement on s’en préoccupe au point de vue de l’influence qu’elles ont pu exercer sur l’augmentation du prix des choses, mais par suite de la prépondérance de l’or dans les échanges internationaux on est amené à se demander, particulièrement en France, si les deux métaux précieux, l’or et l’argent, qui jusqu’à ce jour nous ont servi d’étalon monétaire, doivent continuer à jouer ce rôle l’un et l’autre avec le rapport légal de valeur qui a été fixé entre eux par la loi de germinal an XI. On se demande de plus si, en présence du développement des transactions commerciales entre les peuples et de l’abaissement des barrières qui les séparent, il ne serait pas utile de faire un pas vers une simplification qui aiderait beaucoup au progrès, vers un même système monétaire[1].

On peut dire que depuis quelques années tous les esprits intelligens en Europe sont saisis de cette dernière idée, qui a été examinée avec solennité dans une conférence internationale, en 1867, à l’occasion de l’exposition universelle, reprise ensuite par des commissions spéciales dans chaque état. Enfin, il n’y a pas un mois, notre ministre des finances a senti la nécessité d’ouvrir une grande

  1. Voyez la Revue des 15 octobre et 15 novembre 1868, 15 mars et 15 août 1869, où nous avons traité ces questions.