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LE
DRAME DU VÉSUVE

II.
LES TÉMOINS ET LES VICTIMES[1].


I.

Au milieu de l’été de l’an 79, Herculanum avait depuis longtemps réparé les dégâts du tremblement de terre, Pompéi s’était relevée et rajeunie, les villas et les temples ébranlés par la secousse de l’an 63 avaient été restaurés, toute la côte de la Campanie avait repris une nouvelle fraîcheur. On était à la fin des jours caniculaires ; la sécheresse était grande, les sources et les puits étaient taris, symptômes dont les Campaniens devaient apprendre bientôt la signification. Le sol s’était agité plusieurs fois, la mer avait frémi sans cause apparente et s’était couverte de bouillonnemens ; on entendait des grondemens souterrains, comme si les Titans ensevelis sous les montagnes se préparaient à recommencer leur guerre contre les dieux ; quelques habitans du pied du Vésuve assuraient même avoir vu des géans s’élancer au milieu des nuées. Tout à coup le 23 août, à une heure de l’après-midi, s’éleva dans les airs une immense colonne de fumée.

Rien de plus naturel que de vouloir suivre les péripéties d’un drame qui émeut encore l’humanité. Pour cela, nous avons deux

  1. Voyez la Revue du 1er mai.