aux mots crâne avec des ossemens ; c’est tout ce qu’il faut attendre du Journal des fouilles pour nous éclairer sur le sort de la plupart des Pompéiens ensevelis sous les cendres. Du 23 mars 1748 au 14 juillet 1764, le texte est espagnol, et dès le 19 avril 1748 Alcubierre signale en ces termes la découverte du premier cadavre : « Haviendose descubierto un muerto esta mañana entre el rapillo y la tierra, un mort s’étant découvert ce matin entre la pierre ponce et la terre. » En 1764, la langue italienne remplace la langue espagnole ; toutefois la brièveté est égale, surtout lorsqu’il s’agit des squelettes ; il semble que le sujet répugne ou soit dédaigné, sauf quelques exceptions dont nous tirerons tout à l’heure parti. Même dans ces derniers temps, lorsque la passion archéologique arrive à son apogée, de 1853 à 1860 par exemple, les squelettes sont indiqués[1] sans qu’on paraisse songer à examiner dans quel rapport ils se trouvent avec les lieux, les terrains, les niveaux, etc. M. Fiorelli commence à donner quelques détails[2], et l’on en voudrait davantage. Le nouveau journal que rédigent les membres de l’école archéologique de Pompéi depuis 1868 est également beaucoup trop sommaire sur ce point[3], et j’adjure les jeunes savans qui secondent M. Fiorelli avec tant de zèle de ne point nous épargner à l’avenir de minutieuses descriptions.
Malgré les regrets que laisse ce laconisme, on peut rapprocher les observations faites par les soprastanti des diverses époques, et en tirer des conclusions sur le sort des Pompéiens, Plus d’un genre de mort les a décimés, et ces genres bien constatés suffisent pour nous éclairer sur la nature des phénomènes qui ont accablé particulièrement Pompéi. D’abord il faut écarter les images qui se présentent à l’esprit, la lave, le feu, les pierres pesantes lancées par le volcan ; on ne trouve pas un centimètre de lave dans la ville : située sur un plateau, elle était à l’abri des coulées. Le feu a exercé si peu de ravages qu’il n’est dû évidemment qu’à des accidens très restreints. Ce n’est point le Vésuve qui a embrasé les maisons par ses projectiles, ce sont plutôt les lampes et les torches que des ténèbres prolongées avaient forcé de tenir allumées partout. Soit que les oscillations du sol eussent mis en contact des rideaux, des étoffes avec la flamme agitée, soit que les habitans de la maison se fussent enfuis sans prendre les précautions nécessaires, il y a eu quelques incendies partiels étouffés par les cendres qui remplissaient l’atmosphère et les pluies torrentielles qui alternaient avec les cen-