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la dénomination de participation des ouvriers aux bénéfices, nous avons constaté tout ce que l’on peut attendre de ce genre d’améliorations et de réformes ; il nous reste à examiner ce qu’est la participation proprement dite, les ressources qu’elle peut fournir, les inconvéniens qu’elle présente, et à rechercher l’avenir qui lui est réservé.


II.

Un premier type s’offre à nous pour former une transition entre les combinaisons que nous venons de passer en revue et le système de la participation dans toute sa pureté. Ce premier type, nous le rencontrons dans les mines de Cornouailles, en Angleterre, et dans la maison de marbrerie de MM. Parfonry et Lemaire, à Paris. Il consiste à concéder aux ouvriers, outre leur salaire habituel, tant pour cent sur le total des ventes de l’année. L’on a voulu de cette manière prévenir une immixtion de la main-d’œuvre dans le détail des comptes et de la gestion, tout en l’intéressant au mouvement des affaires! Il est difficile de voir dans cette forme d’encouragement, qui peut donner en bien des cas d’excellens résultats, une association véritable de l’ouvrier aux profits de l’entrepreneur ; c’est bien plutôt une prime à la production.

Après avoir ainsi éliminé tous les procédés qui ne présentent pas les caractères tranchés de la participation réelle des ouvriers aux bénéfices, nous abordons cette organisation du travail si vantée que l’on a appelée « le nouveau contrat. » Il en existe trois types différens et remarquables par des côtés divers : l’un nous est fourni par l’entreprise de peinture en bâtiment de MM, Leclaire, Defourneaux et C° le second par la compagnie du chemin de fer d’Orléans; quant au troisième, il faut l’aller chercher en Angleterre dans les mines de houille de MM. Briggs à Whitwood et Methley Junction. Chacun de ces types mérite une étude spéciale et minutieuse. Il est important d’examiner attentivement ces exemples de la participation aux bénéfices et de chercher s’ils prouvent en réalité que ce système puisse universellement s’appliquer et donner partout de bons résultats. N’y a-t-il pas dans les établissemens où il fonctionne des conditions particulières de production qui expliquent la réussite de ce régime anormal? Les maisons où ce mode d’association entre ouvriers et patrons a porté de bons fruits ne présentent-elles pas, malgré leur diversité apparente, des caractères communs qui les différencient profondément des industries habituelles?

C’est un modeste entrepreneur de peinture en bâtiment, M. Leclaire, qui a inauguré en 1842 le système de la participation aux