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réalisation est désormais prochaine, si l’on pouvait traduire en chiffres les réductions qui se sont opérées depuis le commencement du siècle sur le prix moyen des transports[1] ! On l’a fait remarquer bien des fois, diminuer les frais de circulation qui grèvent le prix de vente du produit ! agricole, de la matière première et de l’objet fabriqué, sans rien ajouter à sa valeur intrinsèque, c’est assurer un bénéfice net soit au consommateur, soit au producteur. L’ont pourrait aller jusqu’à dire que c’est quelquefois créer une véritable richesse, car il serait aisé de citer nombre de denrées dont on ne tirait aucun parti parce que le coût du transport en excédait la van leur vénale, tandis que, dégrevées de cette charge parasite, elles deviennent l’objet d’un commerce lucratif. N’est-on pas fondé, d’un autre côté, à supposer que l’exploitation des chemins de fer comportera des abaissemens de tarif qui seront consentis sans résistance, lorsque l’achèvement des chemins vicinaux aura amené à chaque gare de nombreux affluens et décuplé le nombre des transports et des échanges ? Quoi qu’il en soit, et bien que ces résultats ne soient aperçus que confusément, les populations ont à un haut degré le sentiment de l’utilité de l’opération : les ressources qu’elles y consacrent le prouvent surabondamment. En présence de ces efforts, si dignes d’encouragement et d’éloges, en présence du généreux concours que l’état et les département donnent aux communes, on ne saurait douter du succès final d’une œuvre dans laquelle le pays trouvera une nouvelle source de richesse et un nouvel élément de grandeur.


PH. DE BOSREDON.

  1. L’agent-voyer en chef de l’Hérault affirme, que de 1836 à 1867 le prix, des transports, par tonne et par kilomètre, est descendu de 1 fr. 20 cent, à 0 franc 40 cent, et 0 fr. 20 cent, dans les cantons où les voies de communication ont été améliorées en même temps que le tonnage augmentait dans une proportion de 40 pour 100. L’ingénieur chargé du service vicinal de Seine-et-Marne évalue à plus de 400,000 fr., pour ce département, l’économie annuelle obtenue sur les frais de transport des principaux produits agricoles par suite de l’extension du réseau. Il serait à désirer que l’administration complétât, par cette curieuse statistique, les documens fort intéressans qu’elle public chaque année sur le service vicinal,