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vingt-cinq ans, ajoutait M. Gladstone, la fortune publique avait pris un développement prodigieux : le commerce et l’industrie avaient triplé leurs opérations, la population avait augmenté d’un quart, et le denier de l’income-tax, qui ne produisait que. 700,000 liv. st. en 1843, donnait actuellement deux tiers en sus. Il fallait donc profiter et d’une pareille prospérité et de l’état de paix dans lequel on se trouvait pour diminuer la, dette publique, d’abord en y employant les excédans de revenu, puis en ayant recours à telles combinaisons que comporterait la situation du trésor. Parmi ces combinaisons, il indiquait la suivante.

24 millions de fonds des caisses d’épargne remis à la commission d’amortissement avaient été employés en rachat de rentes, et cet emploi avait été des mieux entendus, puisque ces 24 millions, au lieu de venir s’ajouter à la dette publique, avaient ainsi servi à en éteindre une partie. Toutefois ils constituaient pour l’état un engagement des plus incommodes par la raison que le capital, désormais consolidé, n’en restait pas moins exigible à la première demande qu’en feraient les. intéressés, et que les demandes de remboursement seraient d’autant plus abondantes que seraient difficiles les circonstances au milieu desquelles le trésor aurait à y satisfaire. Il s’agissait donc de lui assurer des moyens de libération qui eussent en même temps pour objet de le garantir contre de pareilles éventualités. A cet effet, M. Gladstone avait imaginé de convertir cette dette exigible en une dette à terme remboursable en 18 années par annuités de 1,725,000 liv. st., à l’acquittement desquelles seraient affectées d’abord les 725,000 liv. précédemment allouées pour intérêt des 24 millions de liv., puis le montant d’une autre annuité de 586,000 liv. st. due à la banque d’Angleterre, annuité dite dead weight annuity, qui, expirant à la fin de l’année, se trouverait ainsi continuée pour un autre objet. Le surplus, soit 420,000 livres, serait pris en 1866 sur l’excédant disponible de 786,000 liv. st. et les années suivantes sur les fonds ordinaires du budget, de telle sorte que, moyennant une addition annuelle de 420,000 liv. st. au chapitre de la dette publique, l’état se trouverait libéré en 1885 d’une dette onéreuse par son chiffre et incommode de sa nature ; mais, le trésor étant tenu par la loi existante de recevoir tous les fonds d’épargnes versés dans les bureaux de poste, il était à présumer que la moitié des sommes annuellement remboursées lui rentrerait en dépôts nouveaux, et qu’en 1886 il se trouverait débiteur d’un autre capital de 12 millions de liv. sterl. M. Gladstone proposa de décider également que le même mode de remboursement serait applicable à cette nouvelle dette, de façon qu’elle fût ainsi éteinte en 1903, et pour justifier cette ingérence des pouvoirs actuels dans le règlement d’intérêts aussi éloignés,