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gibles tous les ans. Le conseil municipal tient annuellement quatre sessions ordinaires, dont l’époque est fixée par la loi : il peut toujours être tenu des sessions extraordinaires soit sur la convocation du maire, soit sur la demande de cinq membres, alors même que le maire serait d’un avis opposé. Les charges de mayor, d’alderman ou de town-counsellor ne sont pas seulement gratuites, elles sont obligatoires ; l’on ne peut s’y soustraire qu’en payant une amende qui monte jusqu’à 100 livres sterling (2,500 francs). Il est d’usage dans certaines grandes villes d’accorder au maire tantôt des frais de représentation en numéraire, tantôt des voitures et des chevaux, sans que ces allocations spéciales fassent disparaître le caractère de gratuité attaché à la fonction. Une grande administration ne peut uniquement reposer sur des fonctionnaires gratuits ; aussi dans les bourgs un peu considérables trouve-t-on, à côté ou plutôt au-dessous des membres du conseil municipal, des agens nommés clerks (commis) chargés de la préparation des affaires et de l’expédition de la besogne courante. Ce sont là de simples employés sans autorité propre, mais qui ne laissent pas que d’avoir parfois une importante position et une grande influence. Suivant l’habile pratique des intelligentes maisons de commerce, ces commis sont peu nombreux, et ils sont richement rémunérés. Rien ne ressemble moins à notre bureaucratie. L’expédition des affaires à une rapidité vraiment commerciale. Les principaux de ces agens sont le secrétaire municipal (town-clerk) et le trésorier. Le secrétaire centralise dans sa main tous les services. Il a un salaire qui, dans les grandes villes, égale presque celui des ministres de la plupart des états du continent. À Manchester, le secrétaire municipal jouit d’un traitement de 1,500 livres sterling (37,500 francs), le secrétaire-adjoint a 400 livres (10,000 francs), et le trésorier 500 livres (12,500 fr.). La ville de Liverpool est plus généreuse encore : elle donne 2,500 livres, soit 62,500 francs, à son secrétaire municipal ; le même fonctionnaire touche 33,850 francs à Liverpool (1,350 liv. st.). Ces agens si bien rétribués ne sont cependant que des subalternes ; ils sont nommés, comme tous les employés, par le conseil municipal. Malgré leurs appointemens, ce ne sont pas des personnages faisant grande figure ; ils n’ont que le rôle de commis dont la ville a le droit d’attendre et dont elle exige beaucoup de capacité, d’exactitude et une prodigieuse activité. Outre les membres du conseil municipal, les électeurs nomment encore deux sortes de fonctionnaires, les assessors (assesseurs), qui ont pour mission d’assister le maire pour la révision des listes et pour tout ce qui concerne les opérations électorales, puis les auditors (auditeurs), qui sont chargés de la révision des comptes municipaux. Telle est l’organisation des municipalités