du pouvoir d’après la constitution de l’empire. Il y avait dans ce cas particulier une autre raison encore pour que la convocation émanât des deux chefs du monde romain, c’est qu’elle l’embrassait tout entier, l’Occident comme l’Orient. La lettre était adressée par ampliation au métropolitain de chaque province. Elle portait en substance :
« Que, l’intérêt de la religion et celui de la république étant connexes, l’ordre ne pouvait être troublé dans l’une en même temps qu’il ne le fût dans l’autre, car les divisions de l’église dégénéraient aisément en discordes et séditions dans l’état ;
« Qu’il appartenait aux princes de veiller également à ce que les hommes placés dans les hauts rangs de l’église fussent exempts de toute faute ou souillure, la dignité du sacerdoce étant nécessaire au maintien de la vraie religion ;
« Que, vu les querelles et les divisions qui travaillaient en ce moment l’église et agitaient le pays, les empereurs avaient jugé indispensable de réunir les évêques de tout l’empire en concile, quelque répugnance qu’ils pussent avoir à les fatiguer ;
« Qu’en conséquence les métropolitains, dès que la prochaine fête de Pâques serait passée, auraient soin de se rendre à Ephèse pour le jour de la Pentecôte, et d’amener avec eux le nombre d’évêques qu’ils jugeraient convenable, de telle sorte qu’il en restât assez pour les affaires de la province et qu’il en vînt assez pour le concile.
« Nous ne doutons pas, disaient les empereurs en terminant, que chacun ne se mette en mesure d’obtempérer ; ceux qui manqueraient à ce devoir n’auraient d’excuses ni devant Dieu ni devant nous. »
Nestorius n’était point nommé dans la lettre, Cyrille non plus ; mais la mention des troubles survenus dans l’église s’appliquait évidemment à tous les deux, et celle de la dignité épiscopale qui devait être à l’abri de toute souillure ne pouvait regarder que Cyrille, sa conduite dans Alexandrie, le procès que Sophronas et les autres étaient venus lui intenter à Constantinople.
Des instructions administratives remises au fonctionnaire qui devait représenter Théodose au concile, le comte Candidien, complétaient la lettre sacrée. Elles portaient qu’on ne laissât point tenir d’assemblées particulières, le résultat de ces assemblées étant toujours de créer des divisions et des schismes, — qu’on eût soin de n’ouvrir la session qu’avec un nombre d’évêques suffisant pour que chaque province eût sa représentation nécessaire, — qu’une fois la session ouverte aucun membre ne pût s’absenter ni retourner chez lui sous peine d’être ramené de force à l’assemblée ; ce soin regardait les magistrats. Les officiers civils devaient veiller à la stricte observation de ces règles et assisteraient aux débats, sauf quand il s’agirait de discussions dogmatiques, les laïques n’étant là que pour