la discipline et le maintien du bon ordre. J’insiste sur ces dispositions pour faire voir ce qu’était le règlement d’un concile œcuménique ; j’y insiste aussi parce que nous verrons dans la suite qu’elles furent violées pour la plupart.
Les empereurs enfin s’expliquaient sur le choix qu’ils faisaient de la ville d’Éphèse pour siège de la future assemblée. « Éphèse, disaient-ils, était située dans une contrée fertile et florissante, d’un accès facile par terre et par mer, et où on trouverait en abondance tout ce que réclament les commodités de la vie, soit par la production du sol, soit par l’importation du dehors. Les évêques réunis pourraient donc y vaquer sans entraves aux devoirs de leur mission et la conduire à bonne fin. » C’étaient là sans doute d’excellentes raisons ; mais il y en avait de meilleures encore qui devaient engager les empereurs et leur conseiller Nestorius à choisir toute autre ville plutôt qu’Ephèse, s’ils avaient réfléchi un seul instant à la nature des débats qui allaient occuper l’assemblée.
Les lettres de convocation furent dépêchées à tous les métropolitains des deux côtés de la mer ; mais les Occidentaux, retenus par les désastres de la guerre barbare, ne se trouvèrent point à l’appel. Le pape s’excusa sur la nécessité de sa présence au milieu du danger de ses peuples, et aussi par cette raison qu’aucun évêque de Rome n’avait encore assisté personnellement à un concile œcuménique ; mais il annonça qu’il y enverrait des légats. L’Afrique, en proie à l’invasion des Vandales, s’abstint comme l’Italie et la Gaule ; seulement l’évêque de Carthage se fit représenter par un de ses diacres. Théodose avait voulu qu’Augustin d’Hippone fût appelé, quoique n’étant pas métropolitain, à cause de la célébrité de son nom ; la lettre arriva lorsqu’Augustin était déjà mort. Il résulta de cette abstention en masse de l’Occident que l’assemblée d’Ephèse, destinée à être universelle, fut presque exclusivement une assemblée orientale.
Un hasard singulier nous a conservé l’ampliation adressée à Cyrille, et à laquelle était jointe une lettre particulière de l’empereur, lettre de menaces et de reproches, qui prouvait que les colères du fils d’Arcadius étaient tenaces, ou que Nestorius avait nourri soigneusement celles-ci. Il y revenait sur l’inconvenance commise par le patriarche d’Alexandrie en envoyant deux mémoires séparés, l’un à lui, l’autre à sa sœur Pulchérie ; cette affaire lui tenait toujours au cœur parce qu’elle blessait son orgueil théologique et sa prétention à gouverner seul. Rien de plus amer, de plus hautain, de plus humiliant, que cette lettre d’un prince au second patriarche de son empire. Il lui prodigue les termes de brouillon et de fourbe qui cherche à régner par la division, d’homme superbe et violent qui ne connaît que la force et les entreprises criminelles pour faire