Le déclin de l’automne, d’un automne pluvieux et froid, va marquer la fin des vacances politiques. D’ici à peu de jours, l’assemblée, qui est la représentation souveraine de la France, va se retrouver à Versailles, où le gouvernement l’a déjà devancée et l’attend. Tout est calme en définitive, rien ne révèle une agitation menaçante. Des pérégrinations démocratiques qui ont fait un bruit momentané sans émouvoir sérieusement le pays, il n’en est plus même question ; c’est à peine si on s’occupe encore des élections qui ont eu lieu tout récemment. La dernière lettre que M. le comte de Chambord a cru devoir écrire date de quelques jours tout au plus, et elle est déjà oubliée. Épîtres, discours, factums, manifestes, se sont succédé ; ils ont tourbillonné comme les feuilles d’automne et ont disparu comme elles. On ne peut pas dire que, pendant ces trois mois qui viennent de s’écouler, la situation générale ait sensiblement changé, qu’il se soit produit dans le pays un mouvement précis, déterminé, impérieux, et cependant, on en a le pressentiment vague, on le comprend, cette session nouvelle qui va s’ouvrir doit avoir une importance particulière ; il y a des questions qui se présenteront nécessairement d’elles-mêmes et qui devront être résolues, parce que les jours et les semaines s’écoulent, parce qu’on marche à grands pas vers l’heure où l’occupation étrangère cessera de peser sur nos malheureuses provinces, parce qu’enfin il est de la plus simple prévoyance patriotique de ne pas attendre le dernier instant, au risque d’être surpris par les événemens et de tomber dans l’imprévu. Les députés sont partis il y a trois mois, ils vont revenir maintenant reposés et éclairés. Ceux qui n’ont pas un parti pris d’avance et des idées systématiques ont pu étudier le pays, interroger les mouvemens de l’opinion ; ils savent ce qui est possible, ce qui répond aux intérêts, aux instincts publics. Assurément, même en admettant un concours suf-